Chez Lieu d’être, on reçoit régulièrement des mails qui ressemblent à ça :
Bonjour, ma Carte arrive à échéance mais je n’ai pas pu utiliser tous les crédits. Vous pouvez me la prolonger ? Merci.
La description de la Carte, visible au moment de l’achat, indique qu’elle accorde l’accès à tous les cours de Lieu d’être pour un total de 10 séances et qu’elle a une validité de 3 mois. Les conditions générales stipulent que nous n’accordons pas de prolongation, exception faite des incapacités prolongées et attestées par certificat médical, et des périodes de fermeture de Lieu d’être (4 semaines en été, 2 semaines à Noël). Elles sont acceptées au moment de la création du compte momoyoga, puis rappelées en lien dans le mail de confirmation de chaque commande et consultables en pied de page du site.
Partant de là, la réponse est assez simple, et pourtant jamais facile. Ce n’est jamais facile de rappeler que non, les conditions sont claires, puis deux fois sur trois recevoir en retour un mail énervé, avec une personne qui trouve que quand même, ce n’est pas juste, on pourrait faire un effort, etc.
Associatif ne rime pas avec bénévole
Lieu d’être a beau avoir choisi la forme juridique de l’association et adopté les principes de l’économie sociale et solidaire, elle n’est reste pas moins une structure de type entreprise et non une œuvre de charité. Toutes les personnes qui permettent à Lieu d’être de fonctionner s’investissent avec passion dans le cadre d’un mandat professionnel d’enseignement ou de gestion. Nous aimons ce que nous faisons, sommes heureuses de nourrir cet espace tant apprécié, transmettre des outils et techniques qui favorisent une meilleure santé physique, psychique et spirituelle, et développer une approche économique ancrée dans des valeurs humaines. Et nous sommes payées pour tout ça.
Est-ce la structure associative qui donne l’idée que Lieu d’être tourne avec un apport de compétences et tâches bénévoles ? A la fameuse question : est-ce que tu ferais ce que tu fais si tu n’étais pas payée, je pense que nous toutes enseignantes répondrions oui. A condition d’être rentières, sous-entendu de ne pas avoir besoin d’échanger notre temps et nos compétences contre de l’argent. Il se trouve que ce n’est pas notre cas. Nous sommes des femmes actives, la plupart mamans, toutes avec des engagements professionnels multiples.
Une structure engagée
De nombreuses choses dans la société fonctionnent grâce au travail non rémunéré, réalisé en majorité par les femmes. Une des conséquences est la précarité financière des femmes, en particulier des mamans solos et à l’âge de la retraite. Lieu d’être refuse catégoriquement de contribuer à cette situation discriminante et non viable socialement. Nous sommes une équipe 100% féminine (pas par choix, au contraire, on accueillerait volontiers des enseignants hommes à rejoindre l’équipe, mais aucun ne s’est présenté pour l’instant) et il est primordial que notre travail au sein de Lieu d’être soit rémunéré correctement.
Au moment de choisir une forme juridique il y a un peu plus de 2 ans, nous avons hésité entre la Sàrl et l’association. Notre choix s’est porté sur l’association non pas pour des raisons philosophiques à la base, simplement pour des questions pratiques de facilité et rapidité de constitution. Si nous avions choisi la Sàrl, notre fonctionnement serait le même. Les principes de gouvernance partagée, de lucrativité distribuée, d’impact social positif et de mission font partie de l’ADN de Lieu d’être, pas d’un label joli à arborer ou d’une déclaration brillante et vide.
L’autonomie financière, aussi bien de la structure que des personnes qui s’y investissent, est fondamentale. Elle est réalisée grâce à une gestion juste, des services de qualité, des rémunérations correctes et des client·es fidèles qui paient les prestations à un tarif honnête. Merci infiniment de faire partie de cette équation en mouvement perpétuel, et par la même occasion contribuer à ton bien-être et au renforcement de l’économie de demain : sociale, solidaire et responsable.