Lieu d'être

La sagesse du chêne

Il y a deux semaines, on cherchait l’ombre et on fermait les fenêtres pour que la chaleur n’entre pas. Depuis qu’août a cédé sa place à septembre, on cherche en vain le soleil et la chaleur, tout étourdis de se retrouver précipités sans transition dans les frimas automnaux.   Ces changements brusques de température et d’ambiance sont un joli reflet de notre monde VUCA (acronyme anglais pour caractériser le monde actuel: volatile, incertain, complexe et ambigu). Et c’est justement ce qui rend Lieu d’être si précieux. Au milieu des bourrasques de la vie, on peut se sentir balloté·e, chahuté·e, malmené·e. C’est le cas quand on s’éloigne de notre centre, quand on se disperse dans tous les sens. Au contraire, si on est solidement ancré dans notre alignement au centre, les vents d’incertitude, d’ambiguïté ou de complexité n’ont pas de prise sur nous, ne parviennent pas à nous déstabiliser.  Imagine un grand chêne.  Si tu es les feuilles au bout des branches (dispersion périphérique), les journées de forte bise comme on a eu cette semaine sont terriblement challengeantes. Rester accrochée à sa branche est un défi de chaque seconde, sans répit. Place-toi maintenant dans le tronc, au coeur du tronc (alignement central). Tu es profondément enraciné·e, stable, confiant·e dans ta capacité à traverser les tempêtes sans conséquence notable. Les circonstances extérieures ont un impact minime sur ton état intérieur. C’est exactement ce que nous travaillons et t’offrons chez Lieu d’être: un espace-temps pour retourner au centre de soi-même, dans ce « lieu » paisible au-delà des déchaînements extérieurs.  Oui mais comment, te demandes-tu? En pratiquant. En méditant. En respirant. En te créant des espaces-temps au centre du tronc, loin de l’agitation mentale ou extérieure.  Si tu ne sais toujours pas comment, inspire-toi de méditations postées sur notre blog ou fil Instagram, et viens aux cours! Ce n’est plus un simple loisir, c’est une hygiène de vie nécessaire. 

Mantra de libération

La mythologie hindoue ressemble à une rue de Mumbai: c’est vivant, bruyant, improbable, intriqué, magique et souvent incompréhensible.  Enfant, je n’avais pas de Petit Spirou ou de Yakari dans ma bibliothèque, mais des bandes dessinées retraçant les histoires de la multitude de dieux hindous. C’est un des nombreux souvenirs de mes jeunes années vécues en Inde. Ce passé a certainement influencé mon attrait pour le yoga et les mantras plutôt que le Tai Chi ou autre discipline extrême-orientale. Le mantra OM TARE TUTTARE TURE SOHA invoque Tara, une déesse hindoue et bouddhiste aux vingt-une formes. Toutes ses représentations nous invitent à nous libérer de notre attachement à la souffrance. Tara incarne à la fois la compassion, la sagesse, la paix, la protection face aux obstacles, les principes féminins et bien d’autres choses encore. Représentant Shakti, l’énergie féminine primordiale, elle est la source de tous les aspects féminins de l’univers. La déesse nous invite à traverser les épreuves et vivre selon notre coeur, ne pas se limiter, nous libérer de nos croyances erronées, honorer notre être et nous traiter avec compassion. Les mantras sont des formules qui altèrent les schémas mentaux et la chimie cérébrale. Le son est une vibration, une forme d’énergie qui a une structure, un pouvoir, un effet prévisible. Alors que les sons que nous entendons sont audibles, nos pensées représentent des sons silencieux, des vibrations électromagnétiques. Tout dans l’univers correspond à une fréquence vibratoire spécifique. En faisant vibrer une combinaison particulière de sons, on s’accorde sur sa fréquence. Comme un guitariste accorde son instrument sur le LA avant de jouer, les mantras nous permettent d’accorder notre vibration sur leur fréquence. Que ce soit à voix haute ou mentalement, chanter des mantras est une méthode pour canaliser nos pensées et diriger notre mental sur des fréquences vibratoires choisies. Le mantra de Tara Le mantra-semence OM TARE TUTTARE TURE SOHA est une voie de guérison au-delà des obstacles de la compréhension. En voici néanmoins une explication détaillée (et simplifiée!) tirée du livre « Le Code Sophia » . OM S’accorder sur OM invoque la présence de Tara pour qu’elle nous guide à travers la souffrance et nous éclaire le chemin de la joie. Ce son efface toute projection négativité de notre mental. Cette première syllabe ouvre l’espace à l’intérieur pour admettre notre besoin d’aide. L’admission est la première étape pour surmonter les résistances douloureuses qui nous empêchent d’accéder à notre propre vulnérabilité. Dans cet espace de vulnérabilité, nous reconnaissons que la transformation de notre relation avec la souffrance nécessite l’assistance d’une puissance divine plus grande que notre attachement à cette souffrance. TARE TARE déclare l’abandon de notre attachement à la souffrance en échange d’un état intérieur de bonheur indépendant des circonstances extérieures et la réconciliation avec notre part divine. Cette syllabe est un pont qui permet de s’éloigner de la haine, du ressentiment, de l’absence de foi – un pont pour traverser et revenir à la lumière de notre véritable nature. De l’autre côté de ce pont se trouve le bonheur qui existe au-delà de toute souffrance. TUTTARE TUTTARE est une onde sonore d’amour de soi qui libère notre conscience des huit grandes peurs et nous ancre dans notre propre divinité. L’ignorance, l’attachement, la haine, l’arrogance, la jalousie, la misère, le doute et les projections nous séparent de notre bonheur, notre pouvoir et notre libre-arbitre. TUTTARE invoque la présence protectrice de Tara pour nous guider vers la foi en notre nature divine. TURE TURE déclare que l’unité avec tous les êtres est la racine de notre bonheur, libéré de tout attachement à la souffrance. L’addiction de l’humanité à utiliser les polarités dualistes crée un besoin collectif de créer un « autre », un bouc émissaire. Notre plus grand bonheur naît de l’abandon de tout jugement sur quoi que ce soit ou qui que ce soit comme étant « autre » que nous-même. Cette syllabe invoque notre libre-arbitre pour choisir de se détacher du besoin de savoir et comprendre comment faire, ce qui nous libère du besoin de contrôle de soi à travers les huit grandes peurs. SOHA SOHA active le mantra pour l’ancrer dans notre vibration et consacrer notre Coeur Sacré à vivre dans le bonheur, pour la libération de tous les êtres. Cette dernière syllabe plante la graine du mantra dans notre coeur. De cette graine pousse un jardin de nouvelles croyances qui fleurissent en une vie créée en conscience. Paisible, prospère et incarnée, libérée des attachements à la souffrance, ce choix de vie est le plus grand cadeau que nous puissions offrir autour de nous. Vibrer le mantra en boucle Un des grands avantages des mantras est qu’une fois répétés, ils ont tendance à tourner en boucle. Lorsque je suis « habitée » par un mantra, je le retrouve en musique de fond à tout moment. Chaque fois que je porte attention à mes pensées ou au « bruit ambiant intérieur », je remarque le mantra qui est là. C’est un peu comme avoir une chanson qui nous trotte dans la tête, à la différence près que l’agacement est remplacé par un profond sentiment de cocon. Bonne libération! 

La solidarité au-delà des mots

En parcourant le site internet de Lieu d’être, tu as certainement croisé ce mot: solidaire. C’est un concept beau et louable, qui peut enthousiasmer… ou sonner creux s’il n’est pas ancré dans la matière. Lieu d’être s’est construit avec la solidarité en son centre. C’est par exemple ce qui permet de donner accès à tous les cours quelle que soit la formule d’abonnement choisie, sans pour autant créer des tensions entre les intervenantes ou exiger des comptes d’épicerie.  Avant même que les cours démarrent, la solidarité de près de deux-cents personnes nous a permis de réunir l’argent nécessaire aux travaux de transformation. En pleine campagne de crowdfunding en 2023, Marika et Diana transmettaient leur enthousiasme aux donatrices et donateurs. Dès le départ, nous avons également souhaité mettre en place un fonds de solidarité. Destiné à co-financer des abonnements pour les personnes aux moyens financiers modestes, ce fonds serait alimenté par une part des bénéfices de Lieu d’être. Mais pour ça, évidemment, il faut des bénéfices… et donc un peu de patience. Une autre caractéristique fondamentale de Lieu d’être est son développement organique. L’évolution se fait au gré des besoins et des idées, des nouvelles envies et propositions, des écueils aussi qui invitent à redéfinir certaines manières de faire. C’est un processus à la fois dynamique et doux, créatif et inspirant, naturel et illimité. Le fonds de solidarité prend forme Ce weekend, lors de notre réunion collective (comité et intervenantes), les ingrédients « solidarité » et « développement organique » se sont mélangés pour prendre forme dans la matière: le fonds de solidarité vient d’être créé, avec comme premiers apports les contributions conscientes récoltées lors des ateliers généreux.  Parmi les ateliers thématiques proposés chez Lieu d’être, certains sont gérés en mode autonome par des intervenant.e.s externes. D’autres, comme le magnifique atelier de Womb yoga de samedi dernier, sont organisés par Lieu d’être et offerts en contribution consciente. Pour ces ateliers généreux, Lieu d’être offre la salle, l’intervenant.e offre ses compétences et son temps, et chaque participant.e offre en conscience la somme qui lui paraît juste en fonction de la valeur reçue. Tout l’argent ainsi récolté est versé au fonds de solidarité.  Une autre source de revenu pour ce fonds va très prochainement se mettre en place sous la forme d’un coin deuxième main, directement chez Lieu d’être. Le temps de lui trouver un joli nom et peaufiner son fonctionnement, et on t’en redit plus. En attendant que l’association dégage des bénéfices, tu peux aussi choisir de faire un don libre en faveur du fonds de solidarité. Tu peux verser une contribution unique ou choisir d’adresser un ordre permanent de 10.- mensuels par exemple. Pense simplement à mentionner « fonds de solidarité » afin que ton argent soit dirigé au bon endroit. Un immense merci pour ta participation! Enfin, pour pouvoir redistribuer le fonds de solidarité, Lieu d’être vient de signer un partenariat avec la CarteCulture Vaud. Elle te permet de bénéficier d’une remise de 30% sur la Carte et l’Abo chez Lieu d’être, ainsi que de nombreux autres avantages culturels, sportifs et éducatifs dans toute la Suisse. Contribuer au fonds de solidarité

Notre baguette magique

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Qui n’a jamais rêvé d’avoir une baguette magique? Que ce soit pour résoudre un problème qu’on perçoit comme insoluble, évacuer d’un geste la fatigue ou le stress, ou faire que le lave-vaisselle se vide tout seul, on a parfois très envie de faire appel à la magie. Pour le lave-vaisselle, à part bien éduquer ses enfants et son partenaire de vie, je n’ai pas encore trouvé de solution. Mais pour de nombreuses autres situations, on a une baguette magique intégrée! Elle peut nous aider à évacuer les pensées parasites pour avoir l’esprit clair et focus, apaiser le coeur qui pleure ou dénouer le ventre serré, trouver le sommeil ou au contraire dynamiser notre énergie, équilibrer le système nerveux et activer le système immunitaire, créer un espace intérieur paisible et créatif propice à l’émergence de solutions. Cette baguette est tellement intégrée à notre système, fonctionnant de manière autonome et inconsciente, qu’elle a perdu de sa magie. En y apportant un peu de conscience et en apprenant à l’utiliser avec subtilité, on réactive tout son pouvoir. Souffle de vie Le souffle est le tout premier et tout dernier signe qui accompagne notre vie sur cette terre. La fréquence respiratoire d’un nouveau-né est autour de 40-50/minutes. Ce rythme diminue à mesure que notre capacité pulmonaire augmente, pour se stabiliser entre 12 et 20 respirations par minutes chez un adulte. Pour quelque chose qui nous accompagne tous toute notre vie et qu’on fait même plusieurs dizaines de milliers de fois par jour, il est étonnant de réaliser à quel point de nombreuses personnes ne « savent » pas respirer. La fréquence, le rythme et l’amplitude respiratoires ont une forte influence sur notre état mental et émotionnel. En apprenant à conscientiser et moduler ces facteurs, on réactive le pouvoir de notre baguette magique. Respiration et émotions As-tu déjà remarqué comme chaque émotion a sa signature respiratoire? Quand on pleure, l’inspiration est courte, saccadée, haute, l’expiration longue. Quand on est en colère, la respiration est intense. Quand on a peur, la respiration est retenue. Fritz Perls, psychiatre et psychanalyste co-fondateur avec son épouse de la Gestalt-thérapie, nous dit que « la peur, c’est l’excitation sans le souffle ». Les réactions physiologiques liées à ces deux émotions sont identiques (augmentation de la fréquence cardiaque, dilatation des pupilles, …), la seule différence étant la respiration: retenue en situation de peur, elle est au contraire plus profonde et intense en cas d’excitation. Notre état émotionnel et notre corps s’influencent mutuellement, souvent à notre insu. En y ajoutant de la conscience, on peut moduler notre état émotionnel en régulant notre respiration. On le fait d’ailleurs tout naturellement et intuitivement pour les autres, quand on dit à quelqu’un qui a mal ou qui a peur « respire, ça va aller ». Pranayama, ou la science de la respiration En Kundalini comme dans les autres styles de yoga, le pranayama occupe une place de choix. Signifiant littéralement l’expansion (âyâm) de l’énergie vitale (prânâ), cette science nous enseigne des techniques respiratoires pour contrôler le mouvement du prana (ou chi chinois) et gérer notre énergie vitale. Et comme le mental suit la respiration, elle est la voie la plus directe pour contrôler notre état mental. Une respiration de bonne qualité et quantité, qui circule librement, constitue les fondations d’une vie créative et pleine de vitalité. Elle se décompose en deux aspects distincts. D’un côté, il y a la partie chimique liée aux échanges gazeux et au mélange d’oxygène, d’azote et autres composants de l’air. De l’autre côté, il y a la dimension subtile du prana, qui apporte l’énergie au mental, au corps et à la conscience. De tous les changements positifs qu’une personne puisse opérer, apprendre à respirer profondément et complètement est probablement le plus efficace pour développer une conscience supérieure et pour accroître la santé, la vitalité et le sentiment d’être en lien avec sa propre vie. -Yogi Bhajan Fréquences et séquences Comme mentionné, la fréquence respiratoire « normale » chez une personne adulte se situe entre 12 et 20 par minute. En ralentissant volontairement notre rythme de respiration, on gagne très rapidement un état de mieux-être. Avec 8 respirations par minute (7-8 secondes par cycle complet), on soulage déjà le stress. La sensation de relaxation, la clarté mentale et la conscience augmentent. Le système nerveux parasympathique, responsable de la détente, la régénération et l’attention calme, commence à être stimulé. À 4 respirations par minute (15 secondes par cycle complet), les fonctions mentales et perceptives s’affinent. La clarté visuelle, la sensibilité corporelle et la conscience s’intensifient. L’hypophyse et la glande pinéale entrent en collaboration pour produire un état méditatif caractérisé par des ondes alpha. Quand on respire une seule fois par minute, les deux hémisphères cérébrales travaillent en symbiose. L’anxiété, la peur, tous les soucis s’apaisent de manière impressionnante. Le passage en ondes théta nous permet une ouverture de conscience impossible autrement. Le ratio inspiration/expiration a également son influence. L’inspiration est liée au système nerveux sympathique, qui accroît notre dynamisme et notre vivacité, notre rythme cardiaque et notre pression sanguine. L’expiration stimule le système nerveux parasympathique, favorisant la digestion et l’élimination, le calme et la relaxation. Notre rythme cardiaque et notre pression artérielle s’en trouvent diminués. De ce fait, pour augmenter l’énergie vitale, on favorisera l’inspiration longue (4:1). Si on veut améliorer la concentration, on peut utiliser le ratio 8:4. Pour débloquer notre mental, se calmer et lâcher prise, c’est à l’inverse une respiration 4:8 qui sera efficace. Le nez et les narines La respiration par le nez est très importante pour notre cerveau. Une partie de l’oxygène passe directement par la lame criblée, une fine lame osseuse criblée de trous située entre le nez et le cerveau. C’est pourquoi, quand on a un gros rhume et le nez complètement bouché, on a aussi l’impression d’avoir le cerveau dans le brouillard. Il ne reçoit tout simplement pas toute l’oxygène nécessaire pour fonctionner à plein régime. Les narines ont elles aussi toute leur importance. Naturellement, une narine est plus active que l’autre, avec une inversion toutes les 90 à 150 minutes. En

Stresser pour dé-stresser

La première fois que j’ai entendu que le but n’était pas d’étirer les tissus mais de les stresser, j’ai cru que j’allais partir en courant. C’était au début de ma formation de Yin yoga, pratique dont la douceur et la lenteur m’attiraient. Je rêvais d’un cocon d’amour de soi et me retrouvais confrontée à des postures inconfortables et un enseignant qui insistait sur l’importance de stresser nos articulations et tissus conjonctifs.  Depuis, j’ai appris et compris. Appris ce que signifie stresser dans ce contexte, et compris comment pratiquer avec douceur et amour pour tout son être.  Les tissus yin et yang Contrairement aux formes dynamiques de yoga et presque tout ce qu’on classe dans « activités physiques », le Yin yoga ne travaille pas sur la musculature mais sur le tissu conjonctif. Les muscles sont superficiels et élastiques, des caractéristiques yang qui leur permettent de s’étirer et reprendre leur forme. Ils sont renforcés par les exercices rythmiques et répétitifs et assurent la stabilité de la structure profonde yin. Les tissus conjonctifs, plus profonds et plastiques, n’ont qu’un faible pouvoir de déformation. Ils se fortifient sous l’effet de contraintes douces et longues et garantissent la mobilité. Le traitement orthodontique est une illustration parlante du travail sur des tissus yin. Prenons une situation que tout le monde a déjà  vécue: faire quelques étirements ou un peu de stretching à la fin d’une séance de sport pour éviter les courbatures. Ces synonymes sont aussi communs qu’erronés. Après avoir stimulé les muscles par des contractions relativement brèves et répétitives, on cherche à travers les fameux « étirements », longs et relativement doux, à stimuler les fascias pour faciliter le drainage de l’acide lactique formé dans nos muscles.  Stresser le fascia Le stress est tellement omniprésent dans nos vies et notre société, et tellement pointé du doigt comme un des grands fléaux de notre temps, que tout mon corps s’est contracté à l’idée de stresser mes articulations. Pourtant, si je remplace stresser par contraindre ou stimuler, comme dans les paragraphes précédents, tout va bien. Et c’est bien là ce qu’on fait en Yin yoga: on applique une contrainte sous forme de tension, compression ou torsion, pour stimuler et renforcer nos fascias. En d’autres termes, on stresse nos tissus yin. Bien sûr, exactement comme pour les muscles (yang), ce n’est pas juste la contraction (stress) qui les renforce, mais bien l’alternance stress/repos.  Pour parler des tissus yin, j’ai utilisé les termes de fascia, de tissu conjonctif et d’articulation. Le fascia (ou les fascias) et le tissu conjonctif (ou les tissus conjonctifs) sont relativement interchangeables, d’autant que l’intérêt scientifique est récent et leurs définitions ont des contours fluctuants. Afin de créer un langage commun, je choisis de parler du fascia comme la matrice qui connecte et maintient l’entier de notre structure. Longtemps négligé comme une simple enveloppe, il est avant tout un réseau de communication et transport sanguin, lymphatique et nerveux à travers tout le corps. Le fascia assure la stabilité et la flexibilité, délimitant l’amplitude de nos mouvements. Son intense innervation en fait notre premier organe de proprioception et un centre de stockage de nos mémoires émotionnelles.  Le tissu conjonctif est la matrice générale de toute organisation, (…) sans ce tissu, aucun corps vivant ne pourrait exister. – Jean-Baptiste Lamarck Les articulations sont une des structures comprises dans le grand ensemble « fascia ». Elles ont l’avantage d’évoquer immédiatement quelque chose de clair et tangible pour le commun des mortels et d’éveiller l’intérêt pour une technique qui les renforce et augmente notre amplitude de mouvement.  Profondeur et détente Les muscles ont un rôle protecteur envers les articulations. En se contractant, ils verrouillent les structures et empêchent les pressions excessives de les endommager. Pour que le stress appliqué par les postures dépasse la musculature et atteigne les tissus yin en profondeur, il faut relâcher les muscles. Cette détente nécessaire à un double effet bénéfique. En plus d’orienter le stress sur le fascia, elle active le système nerveux parasympathique.  Dans notre monde très actif et rapide, le système nerveux sympathique (SNS) est fortement sollicité. C’est lui qui assure notre réactivité, notre dynamisme, notre mode de vie à 100 à l’heure. Le système nerveux parasympathique (SNP) est lié au repos, à la régénération, à la digestion, au sommeil. Quand il est activé, on sent détente et paix nous envahir.  Comme le jour et la nuit, le yin et le yang, le haut et le bas, les deux polarités de notre système nerveux ne sont pas intrinsèquement meilleures l’une que l’autre. C’est toujours l’équilibre ou harmonie entre les polarités qui compte. Vu que le monde d’aujourd’hui a tendance à nous inciter à un déséquilibre yang (SNS), se créer des espaces propices au déploiement de notre énergie yin est une manière extrêmement efficace de dé-stresser et améliorer notre santé globale.

Partenariats rayonnants

Une rencontre, des activités complémentaires et des valeurs communes: ce sont les composantes Coeur, Corps & Conscience du partenariat créé entre Lieu d’être et Breath of Fire.  Breath of Fire est une marque familiale romande de vêtements de yoga. Elle se positionne comme une alternative consciente à la production de masse et la « fast-fashion ». Créée par Cornelia Kauhs en 2004 et reprise par sa fille Pernelle Rochat en 2015, Breath of Fire marie l’amour de la couture transmis de mère en fille, le yoga comme philosophie de vie, le respect des ressources et l’inspiration de la nature.  Les habits, conçus pour être élégants et confortables dans le mouvement, sont confectionnés au Portugal et en Turquie avec des tissus de qualité. Le concept « EverGreen », qui permet de proposer le même modèle sur plusieurs années, est à l’opposé des politiques agressives de renouvellement constant pour inciter aux achats réguliers et à la mode jetable.  En tant que participante aux cours et animatrice d’ateliers de bains sonores chez Lieu d’être, Pernelle fait partie de la communauté. C’est donc tout naturellement que les habits de la marque Breath of Fire ont trouvé place chez nous. Tu trouves chez Lieu d’être une sélection de vêtements de yoga e de Pilates, aux coupes et aux couleurs variées. Chaque achat soutient à la fois la marque Breath of Fire et l’association Lieu d’être. Et comme l’association aime partager, les membres bénéficient d’une remise de 20% ! Le coin boutique est ouvert avant et après les cours, ou sur demande en dehors des horaires de cours.  Prévoir ta visite

La joie du coeur

Ce matin tôt, nous avons traversé le Solstice d’Hiver qui fête la renaissance du Soleil. Ce soleil nous a d’ailleurs bien manqué ces dernières semaines! C’est une période qui, si on suit le rythme naturel, nous invite à l’introspection, le repos, le retrait, le calme et le ressourcement. Lieu d’être aussi se retire et ferme ses portes pendant deux semaines. Pour t’accompagner pendant cette pause sans cours, on te propose une mise en mouvement simple et complète, ainsi qu’une méditation.  La Salutation au Soleil, effectuée en lenteur comme Valentine te montre, active tout le corps en douceur. Sur un rythme plus soutenu, elle devient un bon exercice cardio. Dans tous les cas, pense à accompagner chaque mouvement de ta respiration.  La Méditation pour un Coeur calme est une de mes méditations préférées. Aussi simple que puissante, elle remplit de paix. Toute forme d’anxiété, d’agitation, de fatigue ou de stress se dissout pour laisser place à une douce quiétude. Télécharger la méditation

Alchimie gagnante

Comment choisir le « bon » cours? Je parie que toi aussi, tu te poses (ou t’es posé) cette question. Avant de commencer le yoga en 2007, je suis restée au moins six mois à me demander comment choisir parmi tous les cours à disposition. J’habitais alors Lausanne et le choix était large. Je savais ce que je cherchais – une activité qui me stimule et tonifie physiquement, et aussi un moment de méditation; quelque chose d’énergique et doux à la fois, bienveillant, qui fasse sens pour moi et me donnerait envie de pratiquer plus que trois mois – sans savoir quelle pratique répondrait à mes attentes.  Chaque école de yoga – Kundalini, Vinyasa, du Coeur, Restauratif, Yin, Iyengar, Hatha, Bikram et j’en passe – a ses spécificités. Plus tonique, plus lent, plus exigeant, plus méditatif, etc. Puis chaque enseignant.e a sa manière de pratiquer et transmettre. Et chaque jour, notre énergie est différente et donne une nuance particulière à la séance. Alors comment choisir? La meilleure manière est de venir expérimenter. Comme le dit très justement Swami Sivananda, « une once de pratique vaut mieux que des tonnes de théorie ». Si rien ne remplace de venir goûter, certaines autres considérations peuvent guider ton choix. Il y a d’abord bien sûr les aspects logistiques, comme le lieu et les horaires. Le but d’une pratique de yoga est de te faire du bien. Si ça va être le stress chaque fois pour arriver à l’heure au cours ou pour vite partir en courant attraper ton train, peut-être que ce n’est pas le « bon » cours. Ensuite, il y a tes attentes. Si comme moi en 2007, tu sors de deux grossesses et cherche à remettre ton corps en forme(s), le yoga du Coeur ne sera probablement pas le choix le plus logique. Tu trouves sur ce site une présentation de chaque pratique pour t’aider.  Et au-delà de ces critères raisonnables, il y a la confiance. Même si tu viens tester, ce n’est pas un examen: il n’y a rien à réussir, et c’est impossible d’échouer. Tu as probablement remarqué que le « bon » cours est toujours entre guillemets. Je t’invite à remplacer l’idée même de trouver le « bon » cours par l’envie de faire l’expérience et observer comment tu te sens pendant et après la séance.  L’alchimie gagnante est comme la vie, mouvante et en perpétuelle transformation. Chez Lieu d’être, tu as accès à tous les cours et peux changer d’horaire au gré de tes envies. Profites-en pour goûter à toute la gamme et laisser ton coeur te guider vers ton prochain cours. Expérimenter et choisir ton prochain cours